Bonsai et business...

Le bonsai, tel que nous le concevons actuellement vient du Japon.

Qui a participé à la démocratisation de cet art qui fait que beaucoup de gens s’y intéressent aujourd’hui ? Ce sont…les chinois à travers leurs exportations de »bonsai business » en vague forme de moyogi qui partent par containers réfrigérés dans tous les pays du monde et qu’on retrouve dans les rayons bazar des commerces de grande distribution ainsi que dans toutes les jardineries.

A noter que dans les commerces en Chine on ne retrouve pas du tout ce genre de bonsai, ils sont tous destinés à l’exportation pour satisfaire la curiosité des occidentaux sur ces intrigants arbres miniatures.

Les chinois ont gardé pour ces exportations l’appellation « bonsai », mot qui n’existe pas dans leur vocabulaire. Pour le même arbre ils emploient les mots penjing ou pen-saï (la racine du mot japonais bonsai).

Peu importe le terme, la demande est importante est ils satisfont par ce biais leur appétit de Dollar US. Le business avant tout…

Et qui sont les premiers intéressés par ces exportations ? Je vous le donne en mille : les japonais !

Les chinois leur ont permis de faire connaitre au fond des chaumières de toute la planète une vague idée de ce qu’est leur art et les japonais ont bien compris qu’ils pouvaient tirer profit de cette manne offerte par les chinois.

Là où vendent les chinois, les japonais sont là pour diffuser l’enseignement du bonsai à travers leurs adeptes et pour clamer haut et fort que la terre des bonsai chinois ne vaut rien, qu’il faut mettre de l’akadama produit miracle que eux seuls possèdent, que les meilleurs outils du monde sont japonais, idem pour les pots et bien d’autres accessoires…

Vous pigez le truc ?

Les 2 frères ennemis, Chine et Japon se sont trouvés une complémentarité pour doper leurs exportations. L’un utilise le nom de l’autre pour vendre le produit de base, l’autre par derrière vend du matériel complémentaire…

Excellente analyse.

Le première chose à faire serait de laisser les "bonsaï" de grande production là où ils sont, c'est à dira les laisser agoniser dans les grandes surfaces de façon à ce qu'ils ne soient plus exportés. Ne surtout pas se dire "j'ai voulu le sauver".

S'il n'y a plus de marché, la production cessera et on verra peut être arriver des arbres plus intéressants.

La fonction crée l'organe et la demande du marché crée l'offre.

Ce sont des notions de base de l'économie.

C'est une solution idéale mais malheureusement non applicable.
La ménagère qui va acheter ses yaourts et quelques tomates passe devant les pseudo bonsai en expo "Oh comme il fairait joli sur la cheminée du salon!"
15 jours aprés cette personne vient poster sur un forum "au secours, mon arbre perd ses feuilles, qu'est-ce qu'il se passe?"

Et l'aventure commence ainsi (ou s'arrête brusquement).

Dans ce cas là on n'achète plus de crevettes non plus puisqu'elles sont pêchés en atlantique nord, conditionnées en hollande, décortiqués au Maroc et revendues dans le monde entier. C'est un peu la même chose pour les "bonsaï" de grande surface mis à part le fait que les "arbre" japonais ne sont plus autorisés a rentrer sur le territoire de L'UE pour des raison "sanitaires". Les lobbys puissant sont partout et pour les fans des "guignols de l'info" c'est bel et bien la "world company" qui dirige le monde... Que pouvons nous faire? J'achète mes fruits et légumes au marché des producteurs de Ramonville, mon lait est local, je fais mon pain, ne prends que rarement ma voiture... Pendant ce temps là en Louisiane une plateforme pétrolière coule et déverse 800000 litres de pétrole brut par jour sur les cotes où se reproduisent des centaines d'animaux en voie de disparition et tout ça pourquoi? Parce qu'une multinationale a voulu économiser quelques milliers de dollars et n'a pas installé de soupape de secours. Regardez autour de vous si il n'y avait que le bonsaï qui souffrait de ces démons que sont la consommation excessive, la pollution, le profit... et ben le monde n'irait pas si mal que ça. Du coup mon orme de chine que j'ai acheté 17€ il y a bientôt 5 ans chez les pompes funèbre de masseube me remercie tous les matins pour les soins que je lui prodigue et je pense que se sera la même chose pour mon érable si dans 5 ans il est toujours là... C'est une très bonne analyse Alain je dis pas l'inverse mais j'ai bien peur que nous soyons trop petits pour faire quelque chose...

Il faut rester dans le bonsai, Philipp

On ne refera pas le monde, ce que j'ai écrit est juste un constat.
Deux grandes nations pas vraiment amies se découvrent (par hasard?) une complémentarité où les 2 trouvent leurs intérets.
La situation est cocasse.

Bien sur que ça l'est.
A quand les USA et la Russie se lançant dan sla production commune d'un alcool fort?

On pourrait concevoir que d'une part les russes lancent un alcool fort et les USA un médicament pour remédier à ses effets....

Bonne affaire pour tout le monde.

AlainR a écrit:

Les chinois ont gardé pour ces exportations l’appellation « bonsai », mot qui n’existe pas dans leur vocabulaire. Pour le même arbre ils emploient les mots penjing ou pen-saï (la racine du mot japonais bonsai).

On ne peut pas dire ça. Bonsai et pensai s'écrivent exactement de la même manière, c'est comme si on disait que «introduction » en français n'est pas le même mot qu' « introduction » en anglais sous prétexte de la différence de prononciation.

Citation :

Les 2 frères ennemis, Chine et Japon se sont trouvés une complémentarité pour doper leurs exportations. L’un utilise le nom de l’autre pour vendre le produit de base, l’autre par derrière vend du matériel complémentaire…

Mouai, bof, on peut toujours le dire, mais à mon avis c'est plus anecdotique qu'autre chose.
D'abord « doper », hum : le bonsai dans les exportations japonaises, ça doit être de l'ordre de 0, une virgule quelques zéros et ensuite un 1 et ensuite un signe «% » Ensuite, si on parle de complémentarité économique Chine Japon en dépit de l'antagonisme historique et géopolitique (d'ailleurs probablement appelé à croître de manière inquiétante), il y a bien plus pertinent.

Il faut juste prendre cela comme une anecdote et ne pas lui donner plus d'importance.
On est pas sur un forum géopolitique.

En Chine si tu emploies le mot bonsai on va te regarder comme une bête curieuse, personne ne sait ce qu'il veut dire. J'en parle par expérience. Par contre penjing ils comprennent tous.