Des bonsaï sur un balcon...

Est-ce possible ?

Cela fait maintenant 5 ans que je compare les deux modes de culture, au jardin et sur un blacon lyonnais suchauffé l'été, et venté.

Voici mes conclusions partielles :
- Les arbres indéniablement poussent moins, le printemps est plus court, la dormance d'été se déclenche très tôt.
- Attention à l'arrosage : on a tendance à plus arroser quand on constate des brulures, provoquant des pourritures de racines.
- l'arrosage dans ces conditions doit être adapté aux besoins de l'arbre, et paradoxalement moins important que pour un arbre cultivé dans un milieu plus propice : jardin.
- Il y a une autre réponse consistant à agir sur l'hygrométrie de l'air ambiant : ombrage, mais surtout apport d'humidité (je teste depuis cette année la moquette humide sous les pots, et le bac rempli de pouzzo).
- cetaines espèces sont "interdites de balcon" ou difficiles à préserver : azalée, épicéa, certains fagus, cryptoméria, j'en oublie surement.

Voilà des constats qu'il serait intéressant de partager. D'autres avis ?

Qu'entends tu par jardin. Pleine terre ou bonsai sur étagères ?

Oups pardon, jardin : arbres en pot dans un environnement vert.

Les arbres en pleine terre, c'est encore différent et pas comparable.

Lorsque l'on a qu'une expérience de balcon, c''est difficile de voir les différences de culture.
Je n'ai aucun problème avec mes épicéas.
Avec mon azalée, le seul problème vient de mes absences et de la trouvaille d'un remplaçant compétent.
Il est très probable que certaines conditions soient plus marquées qu'en "espace vert".

J'ai eu une expérience de jardin et une expérience de terrasse.

Je pense que l'expérience terrasse est favorable mais il y a plusieurs raisons à ça.

Deux terrasses, une de 15 m2 et une de 8m2

Mes terrasses sont pratiquement encaissées entre trois murs (peu de vent)

Elles sont en bois. Ca signifie que même par temps chaud, si j'arrose la terrasse, elle diffuse toute la journée une humidité ambiante sans risquer d'amener une pourriture de racines.

Personnellement, j'ai une quarantaine d'arbre, les un en terrasse avec le soleil jusqu'à 14h, les autres au jardin et, je ne constate aucune différence ils poussent aussi bien en terrasse qu'au jardin.
Ceci dit en passant, j'ai vécu pas mal de temps au Québec et un ami qui travaille au Biodôme de Montréal, m'a demandé que je lui façonne quelques pré-bonsaïs qui, aux dernières nouvelles et avec beaucoup de patience, deviennent très beaux.

Didier.

Monique a écrit:

Mes terrasses sont pratiquement encaissées entre trois murs (peu de vent)
Elles sont en bois. Ca signifie que même par temps chaud, si j'arrose la terrasse, elle diffuse toute la journée une humidité ambiante sans risquer d'amener une pourriture de racines.

Je crois que la différence se situe ici.
Un jardin est souvent plus "frais et humide" qu'une terrasse mais si celle ci peut amener de la fraicheur comme celle de Monique, je penses que l'équilibre est rétabli.

L'avantage de la terrasse est que bien souvent l'eau de pluie ne tombent pas sur les bonsaï ce qui permet de mieux gérer l'arrosage.

Je n'ai que l'expérience du jardin, et c'est l'arrosage par la pluie qui est le plus difficile à gérer.

Je n'ai que l'expérience du balcon (pas terrasse, balcon : 1,20 m de large)

Avantages : protection facile contre les grands vents.

Inconvénients : réverbération, ce qui selon les arbres "séche" plus ou moins vite les feuilles et les pots.

Autre inconvénient important selon moi : mon balcon est orienté plein EST. Soleil tôt le matin jusqu'à midi.

Pousses faibles sur les coniféres; éveil des feuillus très tôt dans l'année (et donc nécessité de les protéger des gelées tardives).
Il y a longtemps j'avais abordé ce probléme dans mon club, et personne n'a pu m'expliquer pourquoi, mais un collégue qui avait une situation similaire a constaté le même probléme (signalé également par Remy Samson dans un de ses livres. Je lui ai un jour posé la question, il m'a dit l'avoir lu mais ne pas savoir l'expliquer).

Et puis, le principal défaut d'un balcon, c'est que même si c'est un grand balcon, c'est très vite petit

Je te raconte pas pour moi et mes (grands) rebords de fenêtres

Pareil que Wulfram... heureusement que je peux en utiliser trois et que je fais dans le shohin et le mame!

Je n'ai pas de point de comparaison, mais je crois que les conditions de culture et la taille de mes arbres imposent une surveillance importance de l'arrosage.

Je manque de moyens pour maintenir de l'humidité et le soleil peut taper fort. Mais c'est surtout le vent soudain et imprévu qui peut être gênant : une heure de vent au 5e étage et les arbres sèchent très vite!

Je suis dans le même cas de figure que Wulfram et Nouni.

Je souffre (...), enfin mes arbres souffrent beaucoup du vent et du soleil qui se reverbe sur les contours de fenêtres. Du coup, une attention toute particulère est necessaire pour les arsosages de mes touts petits protégés.

Les arbres poussent bien et avec vigueurs, mais il est vrai que ces conditions de culture sont un peu limites ( elles sont surtout limitées par le manque de fenêtres )

Sur les rembardes de deux de mes fenêtres, j'ai installé 1/une jardinière 2/un ancrage de jardinière.

J'ai placé sous ceux-ci des arbres ou des plantes nécessitant un peu d'ombre. Sur juste l'ancrage j'ai placé deux arbres une azalée qui récupère d'un défaut d'arrosage (quelle idée de partir en vacances! ) un picea.

Micheldupecq, les soucis dont tu parles [Pousses faibles sur les coniféres; éveil des feuillus très tôt dans l'année] sont logiques: le béton accumule très facilement la chaleur et ne retient pas l'humidité; les arbres ne connaissent pas de réel hiver, puisqu'ils disposent d'une sorte de "plancher chauffant"; les températures sont trop douces en permanence. A noter, les températures des surfaces (qui donc là irradient de la chaleur) ne sont pas les mêmes que celles de l'air, et il suffit d'un coup de vent pour que l'hygrométrie ET la température ambiante chutent. Le choc thermique n'est pas si loin...

Si je ne me trompe pas, les conifères (et toutes les plantes a fortiori) ont besoin de saisons bien marquées en température, hygrométrie, luminosité etc. pour fonctionner et végéter de façon bien "carrée"; les balcons sont des sortes de microclimats qui modifient ces paramètres et gomment un peu ces amplitudes naturelles...

Pour ma part, j'ai un balcon exposé sud-est, avec le soleil du matin jusqu'à 16h... au 4ème étage... à Marseille. Autant dire deux jours sans arrosage et j'aurais perdu la moitié de mes arbres.

Ceux qui souffrent le plus de ces conditions chez moi sont le noisetier et le fusain ailé avec leurs bords de feuilles brûlés, mais heureusement que j'ai ménagé un peu d'ombre pour d'autres espèces comme les aubépines (rhaaaaa lovely, des années que j'en rêvais) le lilas, etc.

Par contre, j'ai d'emblée renoncé aux érables, aux azalées, et les berberis n'ont pas tenu... à mon grand dam.

Mais en ayant tendu de la brande de bruyère le long de la rambarde métallique pour casser le vent, en ayant mis du caillebotis de bois sous les arbres pour atténuer la réverbération et en arrosant le sol aux heures les plus chaudes pour faire un peu d'humidité, j'arrive à un résultat correct. Mais vivement le jardin!